Quel serait l’impact de changement de modèles de mesure du risque de marché sur le capital réglementaire des banques ?

Historiquement, la mesure du risque de marché la plus utilisée par les banques est la VaR (Value At Risk), recommandée par le Bale 1. Face à une instabilité croissante des marchés financiers, le modèle apparaît moins efficace pour mesurer le risque et ce pour la principale raison que la perte additive au-delà de la VaR n’est pas captée. Pour y remédier, le comité de Bâle a donc défini une mesure complémentaire qui est la VaR conditionnelle ou l’Expected Shortfall (ES).

L’ES est une mesure qui donne une estimation plus exacte du risque. De ce fait la charge de fonds propres (FP) allouée pour la couverture du risque est plus conséquente, chose qui permet de minimiser les pertes que pourrait subir un établissement financier. En vue d’expliciter ce concept de Var conditionnelle, seront abordés dans ce qui suit, les réformes de la FRTB (Fundamental Review of the Trading Book), les défis et impacts liés son implémentation.

Pour mesurer le risque de marché, des changements importants ont été introduits à savoir la révision des deux approches de mesures (modèle standard et interne), avec une prise en compte plus importante de la question de liquidité dans ces modèles ; la redéfinition du Banking book et du Trading book pour réduire les arbitrages réglementaires.

Commençons par l’approche standard. Le calcul des FP selon cette approche s’articule autour de trois charges : i) la charge pour la sensibilité au risques (Delta, Vega et Gamma), ii) la charge pour le défaut de risque ii) la charge pour le risque résiduel (risk add-on). La mesure de ces risques doit se faire pour les classes de risques retenues par la FRTB. La charge en capital s’obtient alors comme suit : i) +ii) +iii). Une approche standard simplifiée a été introduite pour les banques ayant peu d’activités de trading. Elle permet de se passer des risques Vega et Gamma dans la SBA – sensitivities based approach.

Le seconde approche de mesure du risque, le modèle interne est accepté à condition que le test d’attribution des P&L soit une réussite pour s’assurer que l’exhaustivité des risques sont prises en comptes. De plus la VaR au seuil de 95% a été remplacée par l’ES à 97,5%. Selon le degré de liquidité des facteurs de risques considérées, l’horizon temporel qui était de 10jours peut varier jusqu’à 120. Le processus d’évaluation est le suivant : dans un premier temps, chaque trading desk éligible calcule son ES ajusté. Ces ESj seront ensuite pondérés pour avoir le weighted Expected Shortfall-WES. Pour finir la charge pour les Non modelable risk factors s’obtient en utilisant les stress test (NMC). La charge totale dans l’approche interne s’obtient alors comme suit : Capital = Max (WESt-1 + NMCt-1 ; mc* WESmoy+ NMCmoy)[1].

L’impact de ces réformes est perceptible sur deux volets principalement. Sur le volet organisationnel, on assiste à une profonde réorganisation du métier de gestion du risque au niveau des banques avec la nécessité d’avoir des données conséquentes, bien organisées et de qualité. Secondo, le dispositif final de la FRTB, se traduirait par une hausse des exigences de fonds propres de 22% comparé au Bâle 2.5.

Pour réussir cette transition, les banques seront amenées à revoir un certain nombre de pratiques notamment les stratégies d’investissements et d’optimisation des coûts.

un article de Finetudes
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